top of page

Qui a dit que les Français étaient nuls en langues ?


Le livre que je vais vous présenter aujourd'hui a une place toute particulière dans mon coeur car c'est lui qui a déclenché ma passion pour la littérature de jeunesse. A l'automne 2007, j'ai intégré l'IUFM de Strasbourg pour préparer le concours de professeur des écoles. J'ai pris l'option littérature de jeunesse et je devais présenter un livre pour une épreuve orale. On avait une bibliothèque assez sympa et des cours de littérature de jeunesse avec des profs passionnantes. A cette époque, j'ai véritablement redécouvert les livres pour enfants et me suis émerveillée de la richesse de la production éditoriale dans ce secteur.

Je ne sais plus exactement comment je suis tombée sur Le hollandais sans peine, de Marie-Aude Murail mais je me souviens m'être dit assez vite : "c'est lui que je vais présenter à l'oral du concours" parce que j'avais beau lire d'autres livres, je me disais toujours que celui-ci était parfait !

Il raconte l'histoire de Jean-Charles, un jeune garçon qui part en vacances en Allemagne avec sa soeur et ses parents. Son père mise beaucoup d'espoirs dans ce périple puisqu'il espère que sa progéniture en repartira totalement bilingue grâce au pouvoir du fameux "bain de langue". Jean-Charles se passionne effectivement pour les langues - mais pas pour l'allemand - puisqu'il invente une langue imaginaire. D'un côté, il fait croire à l'ami étranger qu'il a rencontré au camping qu'il lui apprend le français, de l'autre, il fait croire à son père que ce même ami lui apprend le hollandais ! Il est alors obligé de tenir un petit dictionnaire "franco-hollandais" pour ne pas s'emmêler les pinceaux... Et tout ça donne un petit roman savoureux, plein d'humour !

Marie-Aude Murail, Le hollandais sans peine (ill. de Michel Gay) © L'Ecole des loisirs, 2007

Quand j'ai lu ce livre pour la première fois il y a dix ans, ce qui me fascinait, c'est qu'il avait été écrit en 1989 et que je le trouvais si moderne, si frais. (Plus tard, en lisant d'autres pépites produites encore bien avant, dans les années 60 ou 70, j'ai été confortée dans l'idée que les bons livres ont souvent ce caractère intemporel).

L'une des autres grandes qualités de ce court roman, c'est que tous les mots sont justes, là où il faut. Quand on n'est pas habitué à lire des récits courts ou des premières lectures, on ne se rend pas compte à quel point il est difficile d'écrire un BON roman court. Beaucoup de gens se disent qu'écrire pour la jeunesse est plus facile et pensent qu'il est très aisé de rédiger un petit roman de quarante pages. Je crois plutôt que c'est tout le contraire. Et Marie-Aude Murail est vraiment une grande auteure car ici, les phrases sont toutes à leur place. Pas de mots inutiles. Une écriture totalement maîtrisée mais qui donne l'illusion d'avoir été réalisée en cinq minutes tellement c'est fluide, drôle, fin !

Marie-Aude Murail, Le hollandais sans peine, L'école des loisirs, 2007 (1989).

A partir de 7 ans.

Marie-Aude Murail, Le hollandais sans peine (ill. de Michel Gay) © L'Ecole des loisirs, 2007

Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Pas encore de mots-clés.
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page